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Au Canada, nous exerçons le droit de préemption en payant de $1.00 à $2.50 l’acre, avec un délai de dix ans pour compléter le paiement ; et nous n’avons à donner que $10 au bureau des terres pour les homesteads.

Lequel des deux pays l’emporte encore sur ce point ?

Enfin, les compagnies de chemins de fer de la république vendent les terres que leur a octroyées le gouvernement à des prix parfois exorbitants, tandis qu’on offre celles du Pacifique canadien à des conditions tout à fait acceptables.

N’avions-nous pas raison de dire que la législation de notre pays pouvait soutenir avantageusement la comparaison avec celle des États-Unis ?

M. Thomas Dowse, l’un des rédacteurs du Commercial Advertiser de Chicago, et qui a publié une brochure sur « Manitoba et les Territoires du Nord-Ouest, » pense comme nous ; et son témoignage ne peut être suspect, puisqu’il n’est pas intéressé à surfaire la valeur de notre pays, au détriment du sien.

M. James Trow, M. P. et président du comité de colonisation aux Communes, a publié, lui aussi, des lettres sur le Nord-Ouest, qu’il a visité en tous sens, et voici ce qu’il en dit :

« Il est évidemment bien mieux de prendre un homestead dans un pays aussi riche et aussi productif, que d’acheter des terres des compagnies de chemins de fer dans le Dakota, le Nebraska ou le Kansas, à raison de $3.00 à $10.00 l’acre. Je ne connais pas de pays qui offre autant d’avantages au pauvre homme, de même qu’aux capitalistes et aux manufacturiers. »

M. Kenneth Mackenzie, agronome distingué qui réside au Portage-la Prairie, disait devant un comité des Communes : « Je n’ai pas vu dans le Minnesota ou le Dakota de grains ou d’autres produits agricoles qui puissent égaler ce que nous avons dans Manitoba. Je me suis trouvé dans ces États à toutes les saisons, et il y a dans le Minnesota des cultivateurs de mes amis qui viendraient s’établir à Manitoba, s’ils pouvaient vendre leurs propriétés là-bas. »

Trois délégués écossais, MM. Elliott, Logan et Snow, qui ont aussi visité le Nord-Ouest, viennent de faire rapport de leur mission. Le premier, parlant de Manitoba, s’exprime ainsi :

« Manitoba et le territoire du Nord-Ouest sont le meilleur pays pour la grande culture ; et je pourrais ajouter : pour le pauvre colon. »

Le deuxième ajoute :

« Malgré la beauté d’Ontario, je préfère Manitoba, où les cultivateurs devraient émigrer. »

Le dernier termine en disant que le Nord-Ouest, contenant près de 200 000 000 d’acres de terre, devait, dans un avenir peu éloigné, fournir au reste du monde une grande partie des denrées alimentaires.