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fruits


Il y a abondance de fruits sauvages au Nord Ouest, parmi lesquels se trouvent le raisin, la prune, la fraise, la cerise, la merise, la framboise, la catherinette, la senelle, la gueule noire, la poire, la groseille, la gadelle, le bluet, la mûre, l’atoca, etc., etc.

La culture des fruits n’a guère préoccupé le colon jusqu’à ce jour ; mais son attention, éveillée par des expériences satisfaisantes, se tourne un peu plus de ce côté-là.

M. W. B. Hall, de la paroisse de Headingley, située à une courte distance de Winnipeg, possède un fort joli jardin planté d’arbres fruitiers de toute espèce, au nombre de près de 100.

À la dernière exposition fédérale, nous avons vu des pommes de Manitoba.


élève des animaux


Tous ceux qui ont pu admirer les immenses prairies qui se déroulent à perte de vue dans les territoires de l’Ouest, s’accordent à dire que c’est le pays où l’élevage des animaux peut se faire avec le plus de succès et le moins de frais. De bonne heure, au printemps, les troupeaux quittent l’étable pour se répandre dans la plaine où croissent, en grande variété, les hautes et grasses herbes. (Il en a été exposé, à Ottawa, près de 20 échantillons.) Et durant la belle saison, c’est à-dire du 15 juillet au 15 de septembre, le cultivateur coupe le foin dont il a besoin pour l’hiver, sans avoir rien à débourser.

À l’automne, les animaux sont dans la meilleure condition possible, et la saine température de la froide saison favorise aussi leur développement.

Jusqu’ici, l’on a trop négligé ce genre d’industrie, qui assure un bénéfice considérable. Des milliers d’animaux — chevaux, bestiaux[1], moutons, cochons — sont expédiés chaque année des États voisins de la république, et il faut que le commerce soit bien lucratif pour qu’il y ait profit à envoyer de nombreux troupeaux, du Montana, par exemple. Un Canadien-français, M. J. Demers, qui habite ce territoire américain, en a amené plus de 1,500 à Manitoba, et il y trouvait son compte.

À ce propos, les directeurs de la Société d’agriculture provinciale disaient dans l’un de leurs rapports :

« Il serait fort à désirer que l’on s’occupât davantage de l’élève des bêtes à cornes, cochons, moutons, vu que les besoins des nouveaux colons, les partis d’explorateurs, d’arpenteurs et autres, au service du gouvernement, la police du Nord-Ouest, devront rendre le marché local très profitable durant plusieurs années. »

  1. Le bœuf domestique a été importé en 1825, et le mouton — qui n’a jamais été attaqué par aucune maladie — en 1833.