ce point, vers le sud ouest, jusqu’à la côte du Pacifique, par 55 degrés, comprendrait une immense région propre à la culture du blé, sauf sur les montagnes et dans quelques étendues arides. Or je ne trouve pas exagérée cette opinion du professeur Blodget, et je partage entièrement l’opinion analogue qu’exprimait le Pioneer Press au mois de juillet dernier et que je prendrai la liberté de citer aussi.
« La ligne des températures moyennes, surtout pendant la saison de la végétation, de mars à octobre, au lieu de suivre les cercles de latitude, se courbe, à partir de la vallée du Mississipi, jusqu’à une grande distance au nord et transporte ainsi la zone fertile du Minnesota jusqu’au 60ème parallèle, dans la vallée de la rivière la Paix, où se reproduisent les chaleurs de New-Jersey, de la Pennsylvanie, du Minnesota et du Dakota, et celles de la Pennsylvanie du nord et de l’Ohio dans la vallée de la Saskatchewan… En dedans des lignes isothermes qui entourent la zone fertile à l’ouest et au nord ouest du Minnesota, il y a une vaste région de terres fertiles où l’on pourrait aisément tailler douze États de l’étendue de l’État de New-York. »
« M. le rédacteur du Pioneer Press m’excusera bien si, m’inspirant de ces données favorables, j’ai osé — dans un banquet récemment donné à MM. Read et Pell, à Winnipeg — réclamer pour l’Amérique Britannique du Nord-Ouest un territoire égal à quatre fois celui de la Pennsylvanie et particulièrement propre à la culture du blé, qui en deviendra le principal produit agricole. À ce propos, je plaçais l’Ohio, l’Indiana, l’Illinois et l’Iowa, et même la partie sud du Minnesota, dans la zone spécialement propre à la culture du blé, les États plus au sud constituant la région propre à la culture du coton ; et faisant observer les restrictions impératives que la nature a mises à la culture du blé dans la vallée du Mississipi, je hasardai l’assertion que les trois-quarts de la région propre à la culture du blé se trouvent au nord de la frontière internationale. Depuis lors, le Pioneer Press a mis en doute cette répartition mathématique.
« Je continuerai à expliquer les conditions climatériques, desquelles dépend la solution du problème dont il s’agit, en empruntant quelques citations à un ouvrage intitulé : Minnesota : Its place among the States, by J. A. Weelock, Commissioner of Statistics. Cet ouvrage a été publié en 1860, mais c’est une autorité d’autant meilleure que les prédictions de l’auteur se vérifient depuis vingt ans. La loi générale qui limite les régions propres à la culture du blé est clairement exposée comme suit :
« La région qui produit le blé, aux États Unis, se trouve dans les limites de dix degrés de latitude et de six degrés de longitude, et se termine, à l’ouest, au 98ème parallèle. Mais la zone où on peut le cultiver avec profit occupe une bande comparativement étroite le long des limites du district où la température est toujours