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fique est aussi moins forte que dans les passes des Montagnes Rocheuses.

« Sir Alexander Mackenzie rapporte qu’à la rivière la Paix, par une latitude de 60 degrés, le 10 de mai, la pousse de l’herbe était si avancée que les buffles et leurs petits paissaient sur les hauteurs.

« Mais quelques observations personnelles que j’ai faites du prolongement nord-ouest de la zone fertile, me fournissent la meilleure preuve qu’à l’ouest du lac Athabaska, par une latitude de 60 degrés, le climat ne diffère pas beaucoup de celui de la région située à l’ouest du lac Supérieur, par une latitude de 46 degrés.

« En 1871, M. Archibald, le propriétaire bien connu de Dundas, au sud de Minnesota, visita Manitoba. Il me dit que le blé de printemps, dans sa localité, se gâtait, devenait mou, et il cherchait une nouvelle semence pour lui rendre sa fermeté. Il fit coïncider sa visite avec l’époque de la récolte et trouva la qualité de grain qu’il cherchait ; mais le rendement de ce blé causa son étonnement.

« — Voyez donc, me dit-il, tenant un épi de blé à la main — nous avons eu une excellente récolte dans le Minnesota, mais je n’ai jamais trouvé plus de deux grains bien formés dans chacun des groupes — ou grappes — qui forment une rangée ; tandis qu’ici, je trouve, presque partout, trois grains dans chaque groupe. Cela explique la différence de vingt à trente minots par acre. »

« Plus récemment, le professeur Macoun, botaniste de la commission géologique du Canada, m’a montré deux épis de blé, l’un provenant de l’établissement du Prince-Albert, près du delta de la Saskatchewan, par une latitude de 53 degrés et une longitude de 106 degrés, et l’autre du fort Vermillon, sur la rivière la Paix, latitude 59 degrés, longitude 116 degrés, et de chaque grappe de ces deux épis, j’ai retiré cinq grains bien formés sur la même longueur de l’épi. C’était la perfection du blé, résultat d’une loi physique bien connue, près de la limite nord de la région fertile.

« Permettez-moi de rapporter ici un autre fait que m’a mentionné le Professeur Macoun. Se trouvant au poste de la Baie-d’Hudson, dans cette région — soit au fort McMurray, latitude 57 degrés, soit au fort Vermillon, latitude 59 degrés, et presqu’à la longitude du grand lac Salé, un employé du poste l’invita à examiner, dans le jardin, une plante étrange provenant de quelques graines qu’on n’avait jamais vues encore dans la localité. Or, c’était une tige de concombre plantée en plein champ, au mois de mai, et dont le fruit était mûr au 20 août.

« Je laisse à d’autres le soin de vérifier l’exactitude de ce qu’écrivait Blodget, il y a vingt ans, dans son traité bien connu sur la climatologie de l’Amérique du Nord : « Une ligne tirée de la baie du Tonnerre, lac Supérieur, dans la direction nord-ouest, jusqu’à la rivière Mackenzie, par une latitude de 60 degrés, et, de