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seils particuliers — catholique et protestant — dont il se compose. En un mot, nos coreligionnaires sont protégés dans ce qu’ils ont de plus cher — l’éducation de leurs enfants d’après la morale et les préceptes de l’Église. Toutes les écoles sont subventionnées par le gouvernement, et l’on se hâte d’en établir partout où se trouve un groupe assez nombreux pour les maintenir ; car les parents ont à payer, dans ce but, une légère taxe annuelle. Deux surintendants sont chargés de veiller au fonctionnement du système, qui est, du reste, fort bien organisé.

À Saint-Boniface, il existe, comme nous l’avons déjà dit, un excellent collège classique, fondé il y a plusieurs années déjà et affilié à l’université de Manitoba, ainsi qu’un pensionnat pour les jeunes filles. Il y a aussi des couvents à Winnipeg et à Saint-Norbert.

Au point de vue de l’éducation, nos compatriotes de Manitoba sont donc plus favorisés que ceux des États-Unis, où l’État ne reconnaît et ne subventionne que les écoles communes.


système postal


Le système postal vient d’être réorganisé dans tout le Nord-Ouest, où l’on compte maintenant près de 130 bureaux de poste,


salubrité du climat


Le climat est des plus salubres, ce qui s’explique, surtout, par l’absence d’humidité dans l’air.

En été, la chaleur est intense et les nuits toujours fraîches. En hiver, le froid devient excessivement vif, sans néanmoins incommoder trop. La sécheresse de l’atmosphère est telle que l’on endure mieux, là-bas, 30 ou 40 degrés au-dessous de zéro, que 15 ou 20 ici. Ce que l’on raconte des rigueurs du climat peut effrayer à distance, nous le savons ; mais que l’on ne s’alarme pas inutilement. Après cinq ans d’expérience, nous ne nous en portons pas plus mal ; nous y avons gagné même à ce régime. Les maladies épidémiques n’y règnent pas non plus.

Il est vrai que la variole a sévi dans la colonie des Islandais ; mais ce n’était là qu’un pur accident, puisque ces émigrants avaient apporté avec eux le germe de cette terrible maladie.

On sait, du reste, que les ravages du fléau ont été circonscrits à ce groupe de population.

La transition de l’hiver au printemps, qui commence en avril, et de l’été à la froide saison qui s’ouvre en novembre, est souvent très brusque.

En général, les pluies sont assez fréquentes ; elles le sont plus que d’ordinaire depuis trois ou quatre ans. Mais cela n’empêche