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Vous rencontrerez des bourgeois avisés, des paysans matois, des commères au verbe sonore. À côté d’eux, pèle-mêle, des chevaliers sans peur et sans reproche, des damoiselles, fleurs de vertu et de beauté, des rois débonnaires, des jongleurs, que sais-je encore ? J’espère que vous prendrez plaisir à faire connaissance avec ces personnages qui vont ressusciter pour vous, et que vous leur devrez d’agréables moments.

Ne cherchez, dans ces récits, du moins dans la plupart, ni morale, ni leçon profonde. Ce sont de simples amusettes, sans autre prétention. Seule l’histoire de Griselidis, si doucement attendrissante, s’élève au-dessus du commun niveau. Et encore ne voudrais-je pas vous conseiller, mesdemoiselles, d’être un jour des épouses aussi soumises que cette vertueuse héroïne. Il y a des bornes à tout. À vouloir trop prouver, on ne prouve rien. Et, à mon avis, les longues épreuves de la pauvre Grisélidis nous portent moins à admirer sa patience qu’à détester l’inlassable cruauté de son persécuteur.

Et maintenant lisez mes histoires. Si elles vous plaisent, nous irons en chercher d’autres dans le riche répertoire du passé.

L. Tarsot