Page:Tarsot - Fabliaux et Contes du Moyen Âge 1913.djvu/125

Cette page a été validée par deux contributeurs.

je fus enlevée en très bas âge et vendue, il y a quinze ans, par des Sarrasins. » Mais lorsqu’on entra dans Carthage, quel fut son étonnement à l’aspect des murs et des appartements du château, de reconnaître les lieux où elle avait été nourrie. Celui du roi ne fut pas moindre, quand il lui entendit raconter quelques

circonstances qui prouvaient qu’elle était sa fille : il se jeta à son cou en pleurant de joie. Les princes l’embrassèrent et l’accablèrent de caresses. Peu de jours après on lui proposa pour époux le fils d’un roi sarrasin ; mais elle ne voulait pas d’un païen pour mari, et ne songeait qu’à pouvoir aller rejoindre son doux Aucassin, dont la pensée l’occupait nuit et jour. Dans ce dessein, elle s’avisa d’apprendre à jouer