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tellement qu’elle ne sentit aucun mal. Mais ce n’était pas assez d’être descendue, il fallait remonter et sortir.

Sa bonne fortune lui fit trouver un de ces pieux aiguisés que les habitants avaient lancés sur leurs ennemis au moment de l’assaut. Elle l’employa pour gravir la pente du talus, se soutenant ainsi, tandis qu’elle avançait un pied, puis un autre. Enfin, avec beaucoup de fatigue et de peine, elle fit si bien, qu’elle parvint jusqu’au haut.

À deux portées d’arbalète du fossé, commençait la forêt, longue de vingt et une lieues sur autant de large, et remplie de toutes sortes de bêtes venimeuses ou féroces. Nicolette n’osait y entrer dans la crainte d’être dévorée. Cependant, comme d’un autre côté elle courait le risque d’être bientôt reprise et ramenée à la ville, elle se hasarda d’aller se cacher sous quelques buissons épais qui formaient la lisière du bois. Là, d’épuisement et de lassitude, elle s’assoupit et dormit