posés arsenicaux au nombre des médicaments. Mais cette aversion, que les générations se sont successivement transmise pendant plusieurs siècles, a été trop longtemps partagée aveuglément par nos pères, et l’heure n’est pas éloignée, je crois, où elle sera ensevelie pour jamais : elle ne pourra résister à un examen sérieux, ni survivre à une analyse minutieuse. À notre époque, en effet, les esprits sont devenus sceptiques ; il ne suffit pas d’accréditer, il faut encore prouver ; et dans ce cas encore, en médecine du moins, on ne se contente pas de quelques faits recueillis çà et là, au hasard, parlant plus ou moins haut en faveur de la cause. Si donc, par exemple, les arsenicaux employés comme agents médicamenteux, et alors qu’ils ont été préparés et administrés comme il convient, ne se montrent pas fidèles dans leurs effets, on en conclura nécessairement, après toutefois les avoir soumis à diverses épreuves, qu’ils doivent être répudiés désormais dans le traitement des affections contre lesquelles ils auront été essayés. Par contre, si, dans la majorité des cas, ils ont procuré une guérison plus ou moins radicale, ou du moins un soulagement marqué, ils seront prônés ou conseillés, suivant leur action dans ces mêmes maladies. — Eh ! bien, l’expérience s’est prononcée en faveur de cette dernière hypothèse ; elle a sanctionné l’efficacité des prépara-
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