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on sait, d’après les expériences de M. Walchner et d’autres encore, que l’arsenic est très répandu dans les couches de terrain tertiaire, que la terre arable en contient ordinairement ; on a constaté d’ailleurs la présence de ce poison dans quantité de plantes (choux, navets, tubercules de pommes de terre, etc.), et M. Steina reconnu son existence très sensible dans les cendres de bouse de vache. Quoi qu’il en soit, MM. Thomson, Filhol, Soubeiran, Chevallier, etc., croient à la possibilité d’un empoisonnement lent par les préparations arsenicales employées même à petites doses ; des hommes non moins recommandables, MM. Devergie, Flandin, Orfila, et beaucoup de médecins ont combattu cette opinion.

Il paraît démontré aujourd’hui que l’arsenic, au lieu de s’accumuler dans l’organisme, tend sans cesse à s’éliminer au dehors ; sa localisation dans les organes n’est, d’ailleurs, que temporaire ; d’après M. Orfila, elle ne se prolongerait pas chez l’homme au delà de trente à trente-cinq jours ; il est probable qu’il ne séjourne guère davantage chez nos animaux. Nous verrons en outre, tout à l’heure, que diverses voies sont ouvertes à la sortie de l’arsenic, et que son élimination est très active. Par conséquent, on peut établir que l’intoxication ne surviendra qu’au moment où la dose ingérée sera supérieure à la quantité éliminée, et encore faudra-t-il attendre que l’accumulation soit suffisante pour déterminer des phénomènes toxiques.

Les reins sont les organes qui entraînent au de-