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diverses, une diathèse, par exemple ? — On a constaté les faits, mais jusqu’à ce jour ce problème est resté sans solution. Je suis porté à croire cependant que l’arsenic modifie la plupart des altérations de l’organisme, en favorisant la circulation, l’hématose, la digestion, la nutrition et toutes les sécrétions ; de sorte qu’il en résulte une régénération plus rapide des parties constituantes de l’économie, et par suite, l’élimination de l’élément morbide. La nature, d’ailleurs, possède une puissance d’action qui lui est inhérente, et nous savons que souvent, quand elle est égarée, un ébranlement, une secousse quelconque suffisent pour la faire rentrer dans le droit chemin ; car souvent, « c’est la nature qui guérit ; les médicaments ne font que lui venir en aide : medicus naturæ minister, » a dit Hippocrate.

De tout ce qui précède il résulte que l’arsenic peut être tour à tour hyposthénisant, hypersthénisant, débilitant, tonique, calmant, excitant, et même perturbateur. Assurément, en face de l’énumération de propriétés si diverses, les arsenicophobes ne manqueront pas de nous accuser de faire, de l’agent dont il s’agit, une véritable panacée universelle. — Nous répondrons à ceux-là : non, l’arsenic n’est pas un remède à tous maux ; non il ne doit pas être préféré à tout autre dans chaque maladie ; mais il n’en est pas moins vrai qu’il est susceptible de produire des effets très variés et de recevoir des applications thérapeutiques nombreuses ; c’est, en effet, un vrai protée pharmacodynamique