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son sur le système nerveux ? C’est là une opinion qui peut être acceptée, ce me semble ; à l’aide de cette théorie, d’ailleurs, on peut expliquer la plupart des phénomènes que nous avons vus se produire. Ainsi, l’arsenic a été considéré comme hyposthénisant par les Razoriens, tandis que Trousseau le recommande à titre de reconstituant ; de même, Harles, Biett, et surtout Hahnemann en ont fait un pyrogène, et cependant bien d’autres auteurs vantent ses propriétés fébrifuges. M. Biett et son école lui ont attribué, en outre, des propriétés échauffantes pour le derme cutané, tandis que Brettschneider, Schmitt, Lolliot, etc., ont constaté un abaissement de température à la suite de son administration. MM. Orfila, Millet, ont décrit l’arsenic comme irritant, mais ils l’ont reconnu susceptible de déterminer, à hautes doses, des phénomènes fébriles. Assurément, tous ces effets, et bien d’autres encore, sont directement sous l’empire des mouvements circulatoires ; mais le rhythme de ce dernier est aussi, à son tour, sous la dépendance du système nerveux ; par conséquent, l’appareil de l’innervation réagira différemment, suivant qu’il aura été plus ou moins excité, irrité ; tout est donc compris dans la question des doses. En effet, sous l’influence d’une petite quantité d’arsenic, les nerfs vaso-moteurs sont favorablement impressionnés et la circulation capillaire est rendue plus facile. Dès lors, le principe vivifiant peut aisément se mettre en contact avec tous les tissus de l’économie, et l’on devine sans