tants de certaines parties du Tyrol, de l’Autriche, etc., qui, disait-il, considéraient l’arsenic comme un véritable aliment et en faisaient depuis longtemps un grand usage. — À peu près de partout on mit en doute et on traita de fables les faits rapportés ; mais nos voisins d’outre-Manche protestèrent le plus vivement et s’élevèrent avec opiniâtreté contre les assertions de Tschudi. On s’informa auprès de médecins pratiquant dans ce pays, on reçut des communications directes, et enfin il résulta des recherches faites par les docteurs Heisch, de Middlesex, Vest, Craig Maclagan, etc., que les détails donnés par le docteur autrichien étaient tout à fait exacts. On dut alors, nécessairement, se rendre à l’évidence.
Voici, au résumé, ce dont il s’agit. Il est d’un usage assez répandu chez les paysans de la basse Autriche et de la Styrie, et notamment chez ceux des montagnes qui la séparent de la Hongrie, de manger de l’arsenic ; cette substance est connue chez eux sous le nom de hedri, hydrach. — Les arsenicophages, comme les appelle M. de Tschudi, ont un double but : en premier lieu, se donner un air sain et frais et un certain degré d’embonpoint. La coquetterie est donc le principal mobile de cette pratique dangereuse ; par conséquent, il est facile de deviner que ce sont surtout les jeunes paysans et paysannes qui ont recours à cet expédient. Il est remarquable comme les jeunes toxicophages atteignent merveilleusement leur but ; ils se distinguent,