mer d’après les apparences. Aussi, les bouchers de ces contrées achètent-ils rarement à simple vue, soit des bœufs, soit des veaux qui ont été préparés de cette manière. La production de la graisse est donc très minime ; par conséquent, l’usage de l’acide arsénieux ne détermine chez eux qu’une sorte de bouffissure. Reste à savoir si la viande de ces animaux est de bonne qualité et sans danger pour la consommation ; certains auteurs prétendent qu’elle est recherchée des gourmets.
En Styrie comme en Autriche, on appelle hidribauer (paysan à l’arsenic), les propriétaires cultivateurs qui ont l’habitude de donner de cette substance à leurs bêtes.
L’arsenic est encore assez souvent donné aux cochons à petites doses, alors surtout que commence l’engraissement. On leur donne aussi parfois une dose de sulfure d’antimoine des droguistes, c’est-à-dire non purifié. L’effet qui en résulte provient sans doute de l’arsenic qu’il contient, car on a remarqué que le sulfure purifié, tel qu’on le prépare dans les pharmacies, est tout à fait sans action.
Nous venons de voir les effets des petites doses d’arsenic, examinons à son tour l’action de la même substance administrée à doses plus élevées et longtemps soutenues. D’abord, les sujets paraissent tristes ; ils perdent l’appétit ; les forces diminuent ; la nutrition s’arrête ; le pouls devient mou et lent ; le sang s’appauvrit ; les chairs deviennent molles et flasques ; la maigreur, qui a commencé depuis long-