Pris à petites doses, les arsenicaux sont de véritables aphrodisiaques ; depuis longtemps, en effet, on a constaté qu’ils déterminent dès le commencement du traitement, et cela dans bon nombre de cas, une sorte d’éréthisme dans les organes génitaux. Ainsi, M. Delioux de Salignac a vu se produire le chatouillement de l’urètre avec tendance à l’érection, sous l’influence de 2 à 3 milligr. d’acide arsénieux par jour. Les mêmes phénomènes se produisent chez les mangeurs d’arsenic ; on peut en juger, du reste, par le chiffre vraiment exceptionnel qu’atteignent les naissances illégitimes, dans les contrées où l’usage de cette substance est répandu ; d’après M. Maclagan, il ne s’élèverait pas, en effet, à moins de 60 pour 100. — On ne peut donc refuser à l’arsenic la propriété d’exciter les désirs vénériens.
Examinons maintenant la même substance, au point de vue de ses facultés dépressives ; et d’abord, avouons, avant de commencer, que l’anaphrodisie a été constatée assez rarement à la suite du traitement arsenical. — Quelle en est la cause ? — On peut la trouver, je crois, dans les conditions que nécessitent, pour s’effectuer, de semblables phénomènes. L’arsenic, en effet, devient anaphrodisiaque alors seulement qu’il a produit cet affaiblissement particulier de l’organisme, que tout le monde considère comme l’avant-coureur d’une intoxication prochaine. Il est donc aisé de comprendre combien cette saturation arsenicale doit être rarement le résultat de doses médicamenteuses, et, partant, combien sont