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pas si disparates pourtant, qu’on ne puisse les rallier sous un même chef. Je crois en effet que les résultats variés qui ont servi de base à chacune d’elles sont dus à une même cause (à l’excitation), et que celle-ci n’a été modifiée que dans son intensité ; car on ne doit accorder au système nerveux la faculté de réagir avec une force proportionnelle à l’impression qu’il a reçue que jusqu’au point où l’excitation est poussée à une certaine limite qu’on ne peut préciser ; arrivée à ce degré, elle détermine, non plus une réaction proprement dite, mais une sorte de stupeur, d’anesthésie momentanée, susceptible de produire, quand elle se continue, la paralysie complète des organes dans lesquels se distribuent les nerfs irrités. C’est donc par un simple changement d’état du système nerveux que l’on peut expliquer les divers effets de la médication arsenicale sur les organes génitaux. Mais comment ceux-ci, plutôt que d’autres, sont-ils influencés par l’arsenic ? À cette question, les partisans de la doctrine de Gall, remontant de l’effet à la cause, répondront assurément : « Par une électivité particulière d’action sur le cervelet » (on sait en effet que ce phrénologiste a fait, de cette partie de l’encéphale, le siége du penchant à l’amour physique) ; mais des exceptions trop nombreuses sont venues saper leurs théories pour qu’il soit possible de les adopter sans restriction. J’ignore si l’on a répondu autrement à la question posée, mais je crois que, dans l’état actuel de la science, une solution quelconque ne peut être donnée d’une manière absolue.