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Système nerveux. — Le système nerveux est vivement impressionné par l’administration d’un médicament aussi énergique que l’arsenic ; mais il est digne de remarque que les arsenicaux vont surtout exercer leur action sur la partie du système dévolue aux fonctions de la vie organique. Nous avons vu en effet que, sous leur influence, les fonctions digestives sont plus complètes et se font plus rapidement, la respiration est avantageusement modifiée dans son rhythme, et nous verrons bientôt que les fonctions d’assimilation et de sécrétion reçoivent également une impulsion favorable, etc.

Est-ce à dire cependant que les nerfs de la vie animale ne se ressentent nullement du contact des particules arsenicales ? Assurément non ; pour n’en être que plus rares, les excitations cérébrales, par exemple, n’en existent pas moins, dans certaines circonstances ; elles vont même jusqu’à l’insomnie, paraît-il, chez certains sujets. MM. Trousseau et Pidoux, M. Millet, disent en effet les avoir ressenties sur eux-mêmes ; les premiers comparent volontiers cette action de l’arsenic à celle du café ; le dernier dit avoir éprouvé, outre les phénomènes sus-nommés, une céphalalgie intense. — Après de telles assertions, on n’oserait, certainement, révoquer en doute les particularités dont il s’agit ; d’ailleurs, nous donnerons bientôt une preuve certaine, plus souvent constatable, de l’influence qu’exerce l’arsenic sur les nerfs de la vie de relation ; je veux parler de cette excitation particulière qui semble se