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Mais la théorie de M. Sée, outre qu’elle est battue en brèche par la théorie chimique de la chaleur, pèche encore, je crois, par sa base. J’essaierai, en effet, de démontrer plus loin que cette sorte de déglobulisation du sang est elle-même le résultat de l’action directe du médicament sur les nerfs vaso-moteurs. — De même, la dernière opinion sur la combustion graisseuse est sans doute erronée, car nous verrons plus tard que, donné en petite quantité, l’arsenic favorise la nutrition, le développement du corps, mais que la graisse ne participe que peu ou point à ces acquisitions ; nous verrons aussi que, administré à doses un peu trop élevées, il détermine la maigreur. Ces idées sont également contradictoires avec les observations de M. Devergie, qui a plusieurs fois donné avec quelques succès les préparations arsenicales pour obtenir la résolution de certaines tumeurs adipeuses.

Orfila, sans nier les effets débilitants de l’arsenic, attribuait à ce poison des propriétés irritantes pour le système circulatoire ; il le croyait même capable de provoquer, à la longue ou à fortes doses, des phénomènes fébriles. Cette accélération des mouvements du cœur à la suite de la médication arsenicale avait été observée aussi par Harles, qui l’avait vue revêtir le type rémittent, mais jamais régulier. Biett, et les dermatologistes de son école, reconnurent en outre à l’arsenic la propriété d’augmenter la chaleur du corps ; cette augmentation, dit M. Cazenave (Dict. de méd., par MM. Adelon, Bé-