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humaine ; il est probable qu’il se produit aussi chez nos animaux domestiques ; peut-être même pourrait-on trouver là une explication de cette soif très vive, presque insatiable, qui a été observée parfois : les nausées, les vomissements abondants chez le chien ; la salivation chez cet animal et chez le cheval, effets constatés par Delafond (Thérap. générale, vol. II, p. 437), pourraient être dus aux mêmes causes. Mais ces derniers phénomènes s’observent principalement quand le médicament a été administré en quantité un peu élevée ou ingéré pendant longtemps sans interruption. Dans ce cas, en effet, des symptômes de coliques se manifestent ; l’animal perd l’appétit ; la digestion ne se fait qu’incomplétement ; les urines sont plus abondantes et arsenicales, et bientôt survient une diarrhée séreuse, parfois sanguinolente, d’une grande fétidité ; c’est là un des signes les plus certains de l’intolérance arsenicale. Ce cortége de légers accidents ne doit pas cependant effrayer, car la suspension du traitement pendant cinq à six jours suffit pour que tout rentre dans l’ordre.

Organes de la circulation. — La manière d’agir de l’arsenic sur l’appareil circulatoire a été interprétée bien différemment par les divers auteurs qui s’en sont occupés. Cette divergence d’opinions doit être attribuée surtout à la variété des doctrines ; car, naturellement, chacun s’est cru obligé de donner une explication du mode d’action de ce médicament,