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de la loi en ce qui regarde leurs fonctions de membre du Conseil de l’Instruction publique. Ils s’occupent activement des choses qui regardent l’éducation, non en vertu de la tolérance de l’État, d’une concession de l’État ou d’un privilège que leur accorde l’autorité publique, chez nous, mais en vertu du droit positif qu’a l’Église de veiller à l’éducation primaire de la jeunesse catholique.

Et l’État, par la bouche de trois de ses premiers ministres, depuis 1881, a confirmé le fait que j’avance. Les honorables Mousseau, Ross et Mercier, en trois circonstances différentes, alors qu’ils étaient premiers ministres, ont déclaré solennellement, en plein parlement, que toute législation ayant trait à l’éducation primaire devait être proposée par les comités du Conseil de l’Instruction publique. Or, dans le comité catholique, il est puéril de le nier, les évêques, depuis qu’ils en font partie, y ont toujours exercé une influence prépondérante et continuent à exercer cette influence, au témoignage de l’honorable M. Chapais lui-même. C’est en raison de cette influence prépondérante des évêques dans le Conseil que les différentes branches de la législature de Québec ont souvent reconnu que l’étude des lois scolaires était du domaine de ce corps.

Connaissant ainsi l’origine de notre loi d’éducation, son caractère confessionnel et la composition particulière du Conseil de l’Instruction publique, en ce qui regarde les évêques, peut-on affirmer, avec M. Tardivel, que ces éminents personnages “ne siègent pas en évêques ” au sein de ce même Conseil ? Qu’ils soient présidés par un laïc — ceci n’est pas dans la loi — qu’ils siègent à côté de MM. Ouimet, Masson, Chapais, Lan-