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et le bonheur de presque toutes les paroisses du Bas-Canada, sinon depuis un quart de siècle, tout au plus. N’est-il pas consolant de voir les Canadiens modernes se rendre par centaines de mille, chaque année, à Sainte-Anne-de-Beaupré, témoigner avec éclat de.leur foi profonde et de leur attachement à la Grande et Sainte patronne de notre cher Canada ! N’est-il pas consolant ce spectacle des Canadiens modernes, garçons et filles, renonçant au monde, quittant plaisirs et famille pour s’ensevelir vivant au sein de nos admirables communautés religieuses ! N’est-il pas vrai que les vocations religieuses abondent en notre pays, que nos couvents sont remplis de novices, de sœurs converses et de religieuses, et que nos diocèses, fournissant chacun bien plus de prêtres qu’il ne leur en faut, envoient, chaque année, nombre de missionnaires aux États-Unis, au Nord-Ouest et jusque dans les contrées lointaines de l’Afrique et de l’Asie ? Tous ces faits sont indéniables.

Non, il n’est pas juste de peindre les Canadiens actuels sous un jour aussi sombre que M. Tardivel s’est plu à le faire. Les Anciens Canadiens avaient une foi plus passive que les Canadiens modernes, mais ces derniers font preuve d’une foi plus vive, plus active que leurs aînés.

À l’encontre de notre distingué confrère, nous soutenons donc que nos écoles municipales, nos écoles primaires ont surtout servi la cause de la religion depuis cinquante ans. Sans les écoles d’arrondissement, il aurait été impossible de doter presque chaque paroisse d’un couvent ou d’une école de Frères. Nos écoles municipales ont été et sont encore les véritables canaux qui conduisent notre jeunesse dans les écoles supé-