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« Un très sérieux différend se serait élevé parmi les habitants du rang Sayabec à propos de la construction d’une maison d’école. C’est toujours la même histoire : les habitants de cette localité étaient divisés en deux groupes ; l’un voulait la construction de l’école à tel endroit ; l’autre désirait la faire construire dans une autre partie du rang.

« Finalement, l’école fut construite. Mais le parti opposé à ce qu’elle fût élevée là où elle est maintenant digéra mal sa défaite.

« Il y a quelque temps, cinq des oppositionistes, des cultivateurs à l’aise et bien posés, se laissèrent emporter à tel point qu’ils allèrent pendant la nuit enlever les portes et les fenêtres de l’école. Ce fut tout un scandale dans cette partie de la paroisse. Leurs adversaires décidèrent de les faire punir et allèrent de suite à Rimouski faire émaner des mandats d’arrestation contre les cinq cultivateurs en question.

« Ceux-ci, en apprenant cette nouvelle, se rendirent aussitôt à Rimouski, pour donner caution et consulter un avocat. Ils mirent leur cause entre les mains de M. Asselin. Mais pendant que l’avocat était à considérer l’affaire avec ses clients, le constable Gauvreau se présenta pour exécuter les mandats d’arrestation. Après pourparler, les inculpés étant prêts à donner caution et le magistrat étant absent on décida que l’on attendrait son retour.

« Il est probable que les adversaires des accusés ont insisté pour faire opérer l’arrestation sans délai, car le constable s’est présenté au bureau de M. Asselin peu de temps après pour exécuter son mandat. Les accusés se défendirent, et le constable fut mis à la porte. Il revint vers minuit avec de l’aide, mais ne fut pas plus heureux que la première fois.

Il se présenta de nouveau au bureau de M. Asselin, vers 3 heures du matin, accompagné d’une vingtaine d’hommes bien décidés cette fois d’en avoir raison. Les cinq cultivateurs résistèrent et il s’en suivie une bagarre