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cliques et les décrets des saints conciles qu’il faut chercher la vraie doctrine de l’Église ; non dans les discours de celui-ci ou de celui-là, quelque respectables que puissent être ces personnages ».

C’est nous qui soulignons.

Or, ici, M. Tardivel fait allusion aux citations que nous avons faites dans notre article du 1er juin. Et parmi ces citations, il y en a une de Son Eminence le cardinal Taschereau, emprunté à la lettre que cet éminent prélat adressait, en sa qualité d’Archevêque de Québec, en date du 14 septembre 1886, à l’honorable J.-J. Ross, alors premier ministre de la province de Québec. Ce document, signé comme suit : E.-A. Gard. Taschereau, Archevêque de Québec, revêt un caractère auquel les expressions de celui-ci ou celui-là ne peuvent s’appliquer convenablement.

Afin de justifier l’attitude que nous avons prise durant ce débat, à l’égard des rapports de l’Église et de l’État en matière d’éducation, nous allons citer d’autres passages de la lettre de Son Éminence, passages qui n’ont aucun besoin de commentaires, tant ils sont clairs et définis :

« Les propositions 45 et 47 du Syllabus, dit Son Éminence, ont été condamnées parce qu’elles attribuent à l’État le droit exclusif[1] de diriger l’éducation ; mais on ne peut conclure de cette condamnation que l’État doit se tenir en dehors de l’École. Le bon sens dit que l’État est intéressé à ce que la jeunesse soit instruite de manière à former de bons citoyens ; mais en même temps et pour la même raison, l’Église et la

  1. C’est Son Eminence qui souligne.