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comité catholique du Conseil de l’Instruction publique ”. Elles sont libres, cependant, de ne pas accepter cette offre ».

Oui, les parents doivent se laisser guider dans le choix des livres par l’Église. Mais le comité catholique n’est pas l’Église. Les évêques, confirmés par Pierre, agissant comme évêques dans leurs diocèses respectifs, ou réunis en concile, constituent l’Église enseignante. Présidés par M. Ouimet et votant à côté de MM. Masson et Langelier, ils forment partie d’un corps civil. Aujourd’hui, ce Conseil de l’Instruction publique, par sa composition, sans être l’Église, inspire de la confiance aux parents. Demain, il peut être composé tout autrement et devenir entre les mains du gouvernement un instrument d’odieuse persécution.

Il faut penser au lendemain. Pendant quelques années l’ingérance de l’État dans les questions scolaires n’a pas eu de trop graves inconvénients au Manitoba. Mais le faux principe était posé et accepté, le faux principe que l’organisation scolaire est une fonction politique. Voyez les résultats ! Eh bien ! le même faux principe produira infailliblement les mêmes désastres dans la province de Québec. M. Magnan ne mourra pas sans le voir, selon les probabilités humaines ; et selon les mêmes probabilités nous, qui sommes cependant plus âgé que notre contradicteur, serons témoin du même spectacle qui, tout en nous donnant raison contre lui, nous affligera autant que lui.