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impartiale a le droit et même le devoir de se demander si les événements ont justifié le bonheur de l’évêque ! Toute la question est là.

Or cette loi qui causa le bonheur de l’évêque de Québec, il y a plus d’un demi-siècle, a-t-elle porté remède à l’état de choses qui, d’après M. Magnan, existait avant 1841 ? Evidemment non, puisque M. Magnan lui-même ne cesse de déplorer les maigres résultats de nos écoles. C’est à propos de ces plaintes que la discussion a commencé, Vers la fin de son dernier article il s’écrie encore :

« Que l’on veuille bien remarquer qu’en déplorant le peu de résultats que donnent nos écoles primaires, je n’ai nullement accusé la loi d’éducation d’en être la cause, mais bien l’esprit public. En appliquant sérieusement le système scolaire que nous possédons, nous pouvons arriver à des résultats magnifiques. Tant que nous bâtirons des écoles basses, étroites et d’aspect repoussant, que l’on n’aura pas le cœur de payer raisonnablement ceux qui entrent dans l’enseignement par vocation, que les enfants seront entassés dans des salles de classes de bien trop petites dimensions, que le personnel enseignant se renouvellera tous les trois ou quatre ans, ce qui ne cessera que le jour ou une carrière enseignante sera définitivement créée, aussi longtemps qu’un tel état de choses durera, aucun système d’éducation ne fera merveille ici. Voilà pourquoi, j’ai reproché si amèrement à mes compatriotes, qui jouissent d’une liberté pleine et entière en matière scolaire, de rester indifférents quand il s’agit des choses de l’éducation et de l’instruction ».

Parce que le système des écoles paroissiales n’avait pas donné des résultats satisfaisant » au bout de douze ans, à une époque de troubles civils et d’agitation politique, M. Maguan trouve que l’on a bien fait de le