Page:Tardivel et Magnan - Polémique à propos d’enseignement entre M. J.-P. Tardivel et M. C.-J. Magnan, 1894.djvu/62

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 66 —

et les empêcher de s’appliquer avec soin au développement des écoles.

Du reste, les Canadiens-français n’ont pas à rougir de cette époque. Les écoles étaient sans doute moins nombreuses alors, par rapport à la population qu’elles le sont aujourd’hui. Il y avait à cette époque plus d’illettrés que de nos jours, moins d'instruction profane ; mais il y avait infiniment plus d’hommes de caractère, plus de fierté nationale, plus de foi vive, plus de patriotisme, plus de politesse, plus de bonne éducation religieuse et domestique. En un mot, les Anciens Canadiens étaient supérieurs, sous tous les rapports, aux Canadiens modernes ; et nous ne pouvons nous empêcher de croire qu'il aurait été préférable de garder nos écoles paroissiales et de les développer, plutôt que de les abolir virtuellement, pour les remplacer par les écoles publiques modernes.

M. Magnat ne doit pas oublier qu’il a admis, dans son article du 1er  mai, que l’organisation diocésaine et paroissiale est « admirable en théorie ». Jadis nous avions cette organisation en pratique. On ne lui a pas donné le temps du produire tous ses fruits, mais une organisation qui est « admirable en théorie », surtout lorsque cette théorie est une théorie de l’Église, doit nécessairement donner d’excellents résultats si on l’applique dans les circonstances voulues.

Nous savons ce que M. Magnan répondra : le changement a été fait avec le consentement de l’autorité religieuse, et dès tors il n’y a plus rien à dire.

Il nous apprend dans son article du 1er  juin, que la loi de 1841 fut « saluée avec bonheur » par Mgr l’évêque de Québec, C’est possible. Mais l’histoire