Page:Tardivel et Magnan - Polémique à propos d’enseignement entre M. J.-P. Tardivel et M. C.-J. Magnan, 1894.djvu/60

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 64 —

tion de la loi, de l’organisation scolaire telle qu’elle existe. Notre contradicteur est obligé d’admettre, en somme, que ce que nous avons dit est exact, savoir que le curé, chef de la paroisse, n’est pas même membre, de droit, du bureau scolaire de sa paroisse — encore moins en est-il le président. Dès lors nous ne voyons pas comment on peut appeler nos écoles des écoles paroissiales. Elles sont dans les paroisses, comme les beurreries et les fromageries le sont ; mais elles ne sont pas des œuvres paroissiales. Car pour être paroissiales elles devraient avoir pour directeur le chef de la paroisse et faire partie de l’organisation paroissiale et diocésaine. Cela nous paraît tellement élémentaire que nous ne croyons pas devoir insister davantage sur ce point. Evidemment, M. Magnan et nous ne parviendrons jamais à nous entendre sur ce qui constitue une œuvre paroissiale.

Toutefois, notre contradicteur, après avoir parlé de tout autre chose, veut bien dire ce qui suit :

« Complétons la loi de manière à ce que le curé soit de droit président du bureau d’éducation de sa paroisse, si, toutefois, l’épiscopat y consent ».

Voilà qui est parfait, et là-dessus nous sommes d’accord avec M. Magnan. Ce qui nous sépare, c’est que notre confrère trouve que nos écoles sont déjà paroissiales, tandis que nous soutenons qu’elles ne commenceront à l’être que lorsque la loi sera complétée de façon à faire entrer de droit dans le bureau d’éducation de chaque paroisse le chef de la paroisse.

M. Magnan fait une longue dissertation sur l’état de notre province, au point de vue scolaire, avant l’adoption de la loi de 1841 qui a introduit dans notre pays