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de l’État et de la Famille fussent aussi bien respectés que dans notre province. Ils ont aussi exprimé leur étonnement, quand je leur ai dit qu’il y avait des catholiques qui voudraient mettre l’État hors de l’Ecole et qui traitaient de maçonniques nos lois d’éducation ”.

Le 24 juin 1878, le R. P. Hamon, de la Compagnie de Jésus, prononçait un discours admirable à l’église Saint-Jean-Baptiste de Québec, à l’occasion de notre fête nationale. Dans un magnifique mouvement oratoire, le savant et distingué Jésuite s’écria :

« Jusqu’à ce jour, le Canada s’est glorifié d’être une nation chrétienne, c’est-à-dire, une nation dont la vie politique était en parfaite harmonie avec l’Eglise et sa doctrine. Cette alliance a fait la joie et la prospérité du pays. La famille, base de la société, est restée pure, les mœurs chrétiennes, l’autorité civile a toujours commandé le respect du peuple, parce que, tout en restant pleinement indépendante dans sa sphère propre d’activité, elle s’est inspirée dans ses institutions et dans ses lois de l’esprit de l’Eglise qui, selon les paroles de Léon XIII, est le garant et l’appui de toute autorité légitime ».

C’est nous qui soulignons.

Maintenant, peut-on raisonnablement supposer que le R. P. Hamon, ayant à parler des rapports de l’Église et de l’État dans une circonstance aussi solennelle que la fête Saint-Jean-Baptiste, ne s’était pas donné la peine, avant cette date, de prendre connaissance ou de s’enquérir à bonnes sources du caractère de nos lois d’éducation ? Pour ma part, je ne suis pas prêt à injurier aussi gratuitement l’éloquent orateur qui a fait si souvent retentir les chaires de Québec de sa parole aussi harmonieuse qu’autorisée.