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il ne s’agit pas ici d’établir si les droits de l’Église sont absolument respectés par notre loi d’éducation. Nous ne sommes nullement autorisé à trancher une question aussi difficile.


II


Dans notre article du 1er  mai, tout incidemment, nous avons demandé à M. Tardivel « s’il serait opportun d’empêcher l’État, du moment qu’il est chrétien et catholique, de s’occuper en aucune façon de l’instruction publique ». À l’appui de cette demande, nous avons cité un extrait de la bulle « Immortale Dei », extrait que notre confrère trouve incomplet. Puis il profite de l’occasion pour exposer avec science et talent ses vues, quant aux rapports de l’Église et de l’État en matière d’Education. Voici comment, suivant M. Tardivel, nous aurions dû citer les paroles de Léon XIII :

« Il importe encore au salut public que les catholiques prêtent leur concours à l’administration des affaires municipales, et s’appliquent surtout à faire en sorte que l’autorité publique pourvoie à l’éducation religieuse et morale de la jeunesse, comme il convient à des chrétiens : de là dépend surtout le salut de la société. Il sera généralement utile et louable que les catholiques étendent leur action au delà des limites de ce champ trop restreint et abordent les grandes charges de l’État. »

C’est le rédacteur de la Vérité qui souligne. S’appuyant sur ce passage, M. Tardivel conclut à la théorie : l’État hors de l’École, l’État à côté de l’École, mais il ajoute : l’État soutenant, protégeant l’École. Le rapprochement de ces deux conclusions nous semble assez difficiles, pour ne pas dire plus. Comment, vous voulez