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avoir une part des sommes que la législature vote tous les ans pour l’encouragement de l’éducation, il vous faut choisir parmi les livres catholiques approuvés par le comité catholique du conseil de l’Instruction publique ». Elles sont libres cependant de ne pas accepter cette offre.

Mais dans les deux cas, que les commissaires se conforment à la loi ou qu’ils ne s’y conforment pas, le curé de la paroisse a, lui seul, le droit de choisir les livres qui regardent la religion et la morale. Plus que cela, en vertu de l’article 66 des règlements du comité catholique, règlements qui ont force de loi, « les élèves doivent se conformer aux instructions du curé en ce qui regarde leur conduite morale et religieuse » ; ainsi, le curé de chaque paroisse peut donc interdire l’entrée dans ses écoles à tout livre religieux ou profane qui constituerait un danger pour les élèves. Je suppose que le comité catholique ait approuvé une géographie contenant des choses contraires à la religion ou à la morale, ce qui est une impossibilité avec la constitution actuelle du conseil de l’Instruction publique, eh bien ! le curé, en vertu du droit ci-dessus mentionné, peut empêcher un tel livre d’entrer dans l’école. Il en serait de même d’un maître qui n’enseignerait pas la religion d’une manière satisfaisante ou enseignerait quelque chose de contraire à la morale ou à la religion. Sur ce chapitre du choix des livres encore, notre loi d’éducation est bien plus paroissiale que provinciale.

Pour toutes les raisons que je viens d’énumérer, j’affirme de nouveau que notre système scolaire, malgré ses imperfections, est plutôt paroissial que provincial. C’est le point discuté actuellement, car, bien entendu,