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de fabrique, loi presqu’identique à celle que demande notre confrère, était en pleine vigueur. Cependant, les évêques du temps lui préférèrent le système que nous avons aujourd’hui pour les raisons énumérées plus haut. Cette opposition formelle de la majorité d’un grand nombre de paroisses à la loi d’éducation décida le gouvernement à inviter les contribuables, qui voulaient faire instruire leurs enfants, à se former en municipalités scolaires. On vit alors dans chaque paroisse un certain nombre de pères de familles, se rendant aux conseils de l’évêque et du curé, demander conjointement au gouvernement d’ériger leur territoire en municipalité scolaire. Sans cet entêtement de la population, chaque paroisse serait devenue la municipalité scolaire. Aujourd’hui, grâce aux progrès qui se sont opérés, il n’y a plus guère que le tiers des municipalités dont les limites territoriales ne soient pas absolument les mêmes que celles de la paroisse. Enfin, nos écoles sont si peu municipales, qu’en vertu de la loi actuelle, « les fabriques ont le droit d’établir des écoles qu’elles dirigent elles-mêmes[1] ».

Suivant le directeur de la Vérité, « les municipalités scolaires elles-mêmes sont de création purement gouvernementale ». Encore ici, le confrère ne fait pas connaître la loi telle qu’elle existe. Il est bien vrai que toute érection de municipalité scolaire est sanctionnée par le lieutenant-gouverneur en conseil, mais

  1. Voir Catéchisme des lois scolaires, par l’abbé Th.-G. Rouleau, p. 45.