Page:Tardivel et Magnan - Polémique à propos d’enseignement entre M. J.-P. Tardivel et M. C.-J. Magnan, 1894.djvu/40

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 44 —

Canada refusait absolument de pourvoir à l’éducation de la jeunesse. L’opposition fut si vive « que l’archevêque de Québec, Mgr Signay, recommanda lui-même publiquement en chaire, dans une de ses visites pastorales, en 1842, la soumission à la loi des écoles primaires, indiqua les moyens propres à en tirer bon parti, exhorta le peuple à la mettre fidèlement en pratique, pour le bien de la patrie et celui de la religion[1] ».

Un peu plus tard, en 1850, dit encore M. Meilleur, « lorsqu’on apprit que le gouvernement, se rendant à la demande pressante et menaçante de quelques membres du Parlement, était disposé à abroger la loi d’éducation passée en.1846, pour y substituer celle de 1832, Mgr Bourget, évêque de Montréal, et les membres de son clergé assemblés en grand nombre à l’évêché adoptèrent à l’unanimité une résolution par laquelle ils déclarèrent solennellement leur adhésion à la loi d’éducation qui était alors en force, la même qui l’est encore aujourd’hui, et leur opposition formelle à toute autre espèce de système d’éducation primaire, et cette résolution fut de suite publiée dans les journaux périodiques de l’époque ».

On vit même l’évêque catholique de Montréal interdire une paroisse, celle de St-Raphaël de l’île Bizard, et en retirer le digne curé, feu M. l’abbé Leblond, parce que les habitants, malgré les remontrances de celui-ci, s’étaient mis en opposition ouverte à la loi d’éducation.

Que l’on veuille bien remarquer qu’à cette époque de 1850, comme aujourd’hui, d’ailleurs, la loi des écoles

  1. Meilleur, Mémorial de l’Education, p. 376.