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Les habitants de nos paroisses sont-ils bien différents de ce qu’ils étaient autrefois ? C’est plus que je ne peux dire. Evidemment, il y a eu progrès, et progrès remarquable ; mais je crains bien « qu’en grattant » tant soit peu nos paysans canadiens, nous y découvririons maints cœurs normands et nombre de têtes bretonnes. À tout événement, nous verrions avec bonheur l’entrée ex officio de MM. les curés dans les commissions scolaires, si, toutefois, l’épiscopat jugeait la chose convenable, ce que nous ignorons absolument. Nous aurions, au moins, la certitude que le président des commissaires possède une qualification littéraire nécessaire à l’exercice de sa position. Cette réforme entre tellement dans les vues du législateur que, dans le but de faciliter l’accès de MM. les curés aux commissions scolaires, il a inséré l’article qui suit dans notre loi d’éducation :

« Toute fabrique qui contribue annuellement pour un montant d’au moins cinquante piastres au soutien d’une école sous la direction des commissaires ou des syndics d’écoles, acquiert au curé et au marguillier en charge le droit d’être commissaires pour l’administration de cette école seulement, s’ils ne le sont pas déjà ». S. R. P. Q., article 2222.

Eh bien ! complétons la loi de manière à ce que le curé soit, de droit, président du bureau d’éducation de sa paroisse, si, toutefois, l’épiscopat y consent. Je le répète, il n’est pas certain que tous les curés voient cette mesure d’un bon œil. La plupart d’entre eux considèrent que leur influence est plus considérable en dehors qu’au sein de la commission scolaire, où souvent règne le désaccord à propos de taxes scolaires, construction d’écoles, choix d’emplacement, etc. Ce rapprochement du prêtre de l’école primaire est une des réformes