Page:Tardivel et Magnan - Polémique à propos d’enseignement entre M. J.-P. Tardivel et M. C.-J. Magnan, 1894.djvu/32

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 36 —

bien que mal durant ces trois années. Eh bien ! ces écoles, absolument paroissiales, servaient si peu les vues de l’Église que la loi d’éducation de 1841, malgré ses imperfections notoires, imperfections que l’on corrigea en 1846, fut saluée avec bonheur par l’évêque de Québec.

« Dans la crainte, dit-il, qu’il n’existe quelque doute parmi les membres du clergé, touchant la part qu’il leur convient de prendre à la mise en opération de la loi récemment passée, pour l’encouragement de l’éducation dans la province, je crois de mon devoir de vous informer que je regarde comme très important qu’ils ne négligent point d’user de leur influence, pour que cette loi atteigne le but que tous les vrais amis du pays doivent avoir en vue, celui de procurer à la jeunesse une éducation morale et religieuse[1] ».

Descendants de Bretons et de Normands, les habitants canadiens sont, de leur nature, chicaniers et entêtés. S’agit-il de construire une église, un presbytère, une école, un pont, etc., dans la localité, aussitôt la zizanie se met dans le camp. MM. les curés savent plus que personne combien les divisions de paroisses, divisions qui ont parfois des conséquences les plus désastreuses, sont fréquentes et difficiles à effacer. Voilà pourquoi les autorités diocésaines consentirent avec grâce à ce que l’État lui vînt en aide dans l’organisation scolaire. En cette circonstance, l’autorité publique a accompli un devoir rigoureux, en pourvoyant, suivant les besoins de l’époque, à la création des écoles élémentaires.

  1. Circulaire du 30 décembre 1841.