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de maîtres et de maîtresses », et leur donnant « la tâche de gouverner ces écoles et d’apporter à cette œuvre tout le zèle possible » ; jugeant que « s’il n’accomplissent pas tout cela intégralement, et selon leur promesse, ils ont mérité une réprimande de leur évêque ».

Voilà la vraie doctrine de l’Église sur les écoles telle que Léon XIII nous l’expose dans cette admirable Constitution qu’on ne devrait jamais perdre de vue en parlant de cette question vitale.

En disant que l’éducation de la jeunesse chrétienne devrait être une œuvre essentiellement diocésaine et paroissiale, nous n’avons donc fait que répéter l’enseignement traditionnel de l’Église.

Sans doute, l’État doit aider les évêques dans l’accomplissement de ce devoir important. Mais, on ne saurait trop le répéter, aider quelqu’un à faire une chose dont il est chargé, ce n’est pas lui enlever cette charge.

Or, dans notre province, les rôles sont complètement renversés. C’est l’État qui a accaparé la charge de l’éducation de l’enfance. Il permet encore à l’Église de l’aider dans l’accomplissement de cette tâche, différant en cela des États qui subissent complètement la domination maçonnique. Mais il serait puéril de soutenir que, pour arriver à l’organisation scolaire telle que la veut l’Église, telle que Léon XIII nous l’a exposée, il n’y a qu’à maintenir le statu quo. Il faudrait, au contraire, apporter de profondes modifications au système qui prévaut dans notre province depuis cinquante ans et qui, au dire de M. Magnan lui-même, a donné de si maigres résultats.