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si grand nombre de journaux catholiques à l’égard des questions d’éducation primaire, de patriotisme, de morale et de religion. Oui, la racine du mal est là et n’est pas ailleurs.

Si les Canadiens-français continuent à dormir lorsque leurs ennemis veillent, tôt ou tard ils succomberont. Il est grandement temps de réveiller l’esprit public, n’attendons pas qu’il soit trop tard.

NN. SS. les évêques constatent, dans le document mentionné plus haut, ce manque d’esprit public à l’égard de l’éducation et de l’instruction de la jeunesse :

« C’est pour Nous un devoir et un bonheur de reconnaître ici les éminents services que rendent à nos populations des villes et des campagnes mêmes les plus reculées, tant d’institutrices et d’instituteurs laïques vraiment catholiques, qui se dévouent à l’instruction des enfants avec un zèle et une habilité dignes des plus grands éloges. Nous formons des vœux ardents pour que leurs travaux, à la fois si pénibles et si méritoires, soient mieux appréciés de tout le monde et plus généralement rémunérés à l’avenir. »

Les italiques sont de moi.

Il est donc, incontestable que l’indifférentisme qui règne en maître, chez nous, est le grand, l’unique coupable. Cette plaie sociale n’a certainement pas été occasionnée par notre système scolaire établi en 1846. Dès cette époque, feu M. le Dr Meilleur, premier Surintendant de l’Instruction publique, déplorait le mal que j’ai signalé à maintes reprises depuis quelques années. Dans un rapport de M. l’inspecteur d’écoles Dorval, en date du 2  janvier 1856, je lis ce qui suit :

« Des instituteurs que j’ai vus, bien peu exercent leur profession par choix ou par vocation ; la plupart d’en-