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italien et le roi usurpateur osèrent protester contre cet acte de justice et ouvrir une souscription pour les veuves des assassins.

Pie IX alla visiter les garibaldiens blessés. “Me voici, mes amis, leur dit-il ; vous voyez devant vous celui que votre général appelle le vampire de l’Italie, vous avez tous pris les armes contre moi, et vous ne trouverez ici qu’un pauvre vieillard ! Vous manquez de souliers, de vêtements, de linge. Eh bien ! le Pape, à qui vous faisiez la guerre, va vous en faire donner. Puis il vous renverra dans vos familles ; seulement, avant de partir, vous ferez un peu de retraite spirituelle pour l’amour de moi.” À la vue de tant de bonté, plusieurs de ces brigands ne purent retenir leurs larmes.



CHAPITRE XXVII.

Les noces d’or du Pape.


Rome, sauvée pour le moment, était toujours menacée, et les catholiques ne laissèrent point refroidir leur zèle pour la défense du Saint-Siège. Des zouaves pontificaux arrivèrent à Rome de tous les pays du monde. Le Canada eut sa part dans cette glorieuse croisade ; en 1868 trois cents de nos compatriotes quittèrent leurs foyers pour aller mettre leur vie au service de la justice. Les évêques de la Hongrie envoyèrent trois escadrons de hussards, les prélats et les nobles de la Galicie, des lanciers ; la France, la Belgique, l’Allemagne, la Hollande, l’Angleterre, l’Irlande, les États-Unis avaient des représentants dans cette petite armée de héros.

Le 11 avril 1869, cinquantième anniversaire de la première messe du Souverain-Pontife, le monde entier protesta de son amour pour le saint vieillard du Vatican. Des adresses de félicitations, couvertes de millions de signatures et accompagnées de riches présents, furent déposées aux pieds de Pie IX par tous les peuples de l’univers.

À Rome, la fête des Noces d’Or dura trois jours ; un grand nombre de pieux pèlerins y assistaient. “Jamais Pape, disait Mgr Melchers, archevêque de Cologne, ne s’est vu en relations à la fois si intimes et si universelles avec le cœur de l’humanité.”

“Mon Dieu, s’écria Pie IX, devant quelques pèlerins, mon Dieu, ayez pitié de moi, c’est trop de bonheur ! j’ai peur que, bientôt, quand je paraîtrai devant votre justice, vous ne me