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Le 18 février 1849, le cardinal Antonelli demanda formellement, au nom du Pape, le secours des nations catholiques et l’appui moral des autres puissances. Toutes, excepté le Piémont engagé dans une autre voie, répondirent à l’appel, et le 30 mars, les plénipotentiaires se réunirent à Gaëte, sous la présidence du cardinal Antonelli.

Dans les délibérations des représentants de l’Europe qui eurent lieu à cette occasion, nous avons la preuve que l’action des sociétés secrètes était alors bien moins puissante que de nos jours. À cette époque, on parlait peu des faits accomplis, et les gouvernants, notamment Louis Napoléon Bonaparte, étaient forcés de compter avec le sentiment catholique. Depuis 48 les idées ont marché, comme on dit. Le catholicisme libéral, cette « peste pernicieuse » qui amollit la foi, qui aveugle les esprits et qui émousse les facultés de l’âme, a fait des ravages immenses dans le monde. À force de vouloir concilier le bien et le mal et de chercher à mettre ces deux principes opposés sur un pied d’égalité, on est arrivé à proscrire le bien et à ne reconnaître des droits qu’au mal. Existe-t-il aujourd’hui un gouvernement qui oserait songer à prendre la défense du Saint-Siège ? Existe-t-il un peuple assez pénétré de l’esprit catholique pour forcer ceux qui le gouvernent, comme la France catholique a forcé Napoléon en 49, à remettre le Pontife romain sur son trône ? Hélas ! non. Le catholicisme libéral, ce poison le plus subtil que l’enfer ait inventé, n’a que trop bien accompli son œuvre : Il a tué la Chrétienté et il tuerait l’Église elle-même si cela était possible. Il y a encore des catholiques ; il n’y a plus de peuples catholiques.




CHAPITRE XIII.

Prise de Rome.


Il fut convenu, à la conférence de Gaëte, que l’Autriche se chargerait des Romagnes ; le roi de Naples, du midi de l’État romain ; la France, de Rome. L’Espagne avait offert d’attaquer le château fort des révolutionnaires, mais la France réclama cet honneur à titre de « fille ainée de l’Église. »

Une armée française, sous le commandement du général Oudinot, débarqua le 25 avril, à Civita-Vecchia et marcha sur