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LE CONCLAVE.

SA SAINTETÉ


LEON XIII.

Le Pape est mort, vive le Pape ! Dieu qui veille sur son Église d’un œil jaloux n’a pas voulu que le veuvage de son Épouse fût de longue durée. Le successeur du glorieux Pie IX. a été choisi aussi promptement que les sages formalités prescrites pour l’élection des Papes l’ont permis.

Admirons la protection visible du Tout Puissant. Il y a quelques mois on avait lieu de craindre sérieusement une intervention des puissances européennes dans l’élection d’un nouveau pape, on parlait même d’un anti-pape qui serait élu par le peuple romain, et que Bismark et les autres persécuteurs de l’Église installeraient de force au Vatican. Mais Celui qui se plaît à déjouer les vains complots des grands de la terre, a prolongé les jours de Pie IX jusqu’au moment où l’Europe, les yeux tournés avec anxiété vers l’Orient, ne songeait plus aux affaires de l’Église. Alors il a rappelé à Lui le saint vieillard du Vatican et l’élection du nouveau pape s’est faite paisiblement et promptement. Irridebit eos.

Le conclave s’est réuni le 19 février au Vatican. Soixante et un cardinaux y ont pris part[1]. Il y a eu trois scrutins.

  1. Le 8 février, les cardinaux ont tenu des congrégations extraordinaires, Ils étaient en désaccord sur le lieu du conclave. Après de longues discussions, ils décidèrent de se séparer et de rentrer chez eux pour prier Dieu de les éclairer. Le vote fut remis au lendemain. Le 9, eut lieu une réunion silencieuse. Le vote unanime fut émis en faveur de la tenue du conclave à Rome. Tous se regardèrent avec étonnement. Le Saint-Esprit avait mis leurs cœurs d’accord. — (Correspondance de l’Univers.)