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POUR LA PATRIE

un certain mystère, est l’un des sujets de conversation à la table de sir Henry. Montarval est très riche, et s’est déjà distingué comme orateur. C’est une belle acquisition pour le parti conservateur, se dit-on de toutes parts ; car il est bien connu que le nouveau député, sans prendre une part ostensible aux affaires politiques, avait toujours professé et propagé les idées avancées. Sir Vincent Jolibois, le principal représentant de l’élément français dans le cabinet, avait même manifesté timidement des scrupules de reconnaître l’orthodoxie ministérielle et conservatrice de cette candidature. Il s’en était ouvert à son collègue et chef, sir Henry Marwood. Celui-ci l’avait rassuré en disant que Montarval avait un talent remarquable et que le talent est toujours digne d’admiration. Sir Vincent s’était rendu à ce raisonnement sans réplique. D’ailleurs, avait-il dit à un ami qui, lui aussi, avait des craintes au sujet de cette candidature néoconservatrice, il faut maintenir la discipline dans les rangs du parti, et du moment que notre chef est satisfait nous devons l’être également. De même qu’il ne faut pas être plus catholique que le Pape, de même aussi il ne