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POUR LA PATRIE

retourne chez sir Henry, tandis que Lamirande et Leverdier regagnent leur hôtel.

— Tu avais bien raison, dit Leverdier ; c’est un grand malheureux plutôt qu’un monstre. Si nous pouvions apprendre aux hommes à croire comme nous leur apprenons à lire !

— La foi est un don gratuit que Dieu accorde à qui Il veut. Remercions-le de ce qu’il a daigné nous faire ce don inestimable, tandis que tant d’autres, qui en auraient fait peut-être un meilleur usage que nous, ne l’ont pas reçu. Prions surtout pour ceux qui n’ont pas la foi. Ils sont comme les paralytiques dont parle l’Évangile qui ne pouvaient pas se porter d’eux-mêmes à la rencontre du Sauveur pour être guéris : il leur fallait le secours de voisins charitables. Les autres malades, qui représentent les pécheurs qui ont la foi, pouvaient se rendre sans aide aux pieds du Christ. Si grandes que fussent leurs infirmités, si horribles que fussent leurs plaies, ils étaient moins à plaindre que les paralytiques, puisqu’ils pouvaient se placer sans aide sur le chemin de l’Homme-Dieu et crier : Jésus, Fils de David, ayez pitié de nous ! Imitons les âmes charitables de la Judée qui transportaient les per-