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POUR LA PATRIE

si c’est possible, quelques-unes des mauvaises herbes qui menacent de l’étouffer.

La maturité n’arrive qu’à l’heure marquée par la divine Providence, sans doute. Mais l’homme peut et doit travailler à empêcher que cette heure providentielle ne soit retardée ; il peut et doit faire en sorte que la maturation se poursuive sans entraves. Accuse-t-on le cultivateur de vouloir hâter indûment l’heure providentielle lorsque, le printemps, il protège ses plants contre les vents et les gelées et concentre sur eux les rayons du soleil ?

Entre l’activité inquiète et fiévreuse du matérialiste qui, dans son orgueil et sa présomption, ne compte que sur lui-même pour réussir, et l’inertie du fataliste qui, craignant l’effort, se croise les bras et cherche à se persuader que sa paresse n’est que la confiance en Dieu ; entre ces deux péchés opposés, et à égale distance de l’un et de l’autre, se place la vertu chrétienne qui travaille autant qu’elle prie ; qui plante, qui arrose et qui attend de Dieu la croissance.

Que l’on ne s’étonne pas de voir que mon héros, tout en se livrant aux luttes politiques, est non seulement un croyant mais aussi un