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POUR LA PATRIE

— Votre récit m’a vivement intéressé, cher monsieur, et je vous en remercie. Je suis séparatiste, moi aussi, je vous l’assure, et je ne conçois pas qu’un Français catholique puisse être autre chose, sans trahir sa religion et sa nationalité. Mais, dites-moi, le parlement d’Ottawa est-il actuellement réuni pour régler cette question ?

— Oui, monsieur le baron. Le gouvernement fédéral, dont notre hôte est le très habile et très rusé chef, a réussi à faire voter par toutes les législatures provinciales des « résolutions » qui autorisent le parlement d’Ottawa à régler définitivement la question de notre avenir politique et national. Nous avons combattu ce projet devant la législature de Québec, voulant réserver aux provinces au moins le droit de veto ; mais ça été en vain : l’esprit de parti, l’intrigue et la corruption l’ont emporté sur nous Nous voici donc à Ottawa pour tenter un dernier et suprême effort, sans grand espoir de succès, toutefois.

— Quelle sera, pensez-vous, l’issue de la lutte ?

— Sous prétexte d’améliorer la constitution actuelle, sir Henry va déposer, ces jours-ci, le