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POUR LA PATRIE

à l’intérieur, les sociétés secrètes qu’elle a réchauffées et propagées l’ont bouleversée et affaiblie. Elle avait encore le Canada. Mais un beau matin, le gouvernement des États-Unis, ayant à sa tête un président américanissime, et profitant d’une difficulté diplomatique où l’Angleterre avait évidemment tort, s’est avisé de poser, comme ultimatum, la rupture du lien colonial. Nous soupçonnons fortement nos francs-maçons du Canada et ceux des États-Unis d’avoir été au fond de cette affaire. Quoi qu’il en soit, l’Angleterre, réduite à l’impuissance, dut se rendre à cet ultimatum. Il y a trois mois à peine, elle donnait avis officiel au Canada que le 1er mai prochain le gouverneur-général serait rappelé et qu’il n’aurait pas de remplaçant.

— C’est-à-dire que vous voilà libres, fit le baron.

— Oui, reprit le journaliste, nous voici libres. Mais qu’allons-nous faire de notre liberté ? Le cadeau est quelque peu embarrassant. Très certainement le cabinet de Washington avait une arrière-pensée en nous faisant octroyer notre indépendance : c’était dans le dessein de nous faire l’honneur de nous annexer de