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POUR LA PATRIE

— Tous ces compliments cachent quelque piège, pensa Lamirande. Puis tout haut.

— Je crains que vous ne m’admiriez pas autant dans quelques jours quand vous m’aurez entendu dire ma façon de penser sur votre projet…

— Mais mon projet, vous ne le connaissez pas ! Il vous plaira peut-être, quoique vous soyez, d’ordinaire, assez difficile.

— Je ne connais pas votre projet, il est vrai, mais je vous connais, sir Henry, et votre projet ne peut manquer de vous ressembler. Or, vous ne l’ignorez pas, vos idées et vos aspirations ne sont pas les miennes.

— Sans doute, sans doute ; mais enfin vous direz ce que vous voudrez de mon projet, vous ne m’empêcherez pas d’admirer votre talent. D’ailleurs, j’aurai à vous parler d’autre chose que la politique tout à l’heure.

À ce moment le baron de Portal vint à passer. Sir Henry l’appela.

— Monsieur le baron, permettez que je vous présente deux de nos hommes politiques canadiens-français les plus distingués. M. Lamirande est député et je vous assure qu’il ferait honneur à n’importe quelle chambre,