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POUR LA PATRIE

douce et pénétrante produite par un appareil électrique que dissimulent les riches lambris ; une odeur enivrante remplit l’atmosphère, tandis qu’un orchestre invisible fait entendre une harmonie qu’on dirait lointaine. Des groupes discutent avec animation les récents événements politiques.

Sir Henry Marwood vient au-devant des nouveaux arrivés et leur fait un accueil gracieux. Il accable Lamirande surtout de paroles flatteuses.

— Qu’est-ce que le vieux renard me veut ? pensa Lamirande. Rien de bon, c’est certain. Soyons sur nos gardes !

C’était une figure remarquable que celle de sir Henry Marwood ; une figure remarquable par son irrégularité et sa laideur autant que par un air extraordinairement intelligent et rusé. Ses petits yeux, que faisait paraître encore plus petits un nez d’une grosseur prodigieuse, pétillaient d’esprit ; mais ils ne pouvaient pas rencontrer le regard calme et lumineux du jeune député.

— Mon cher Lamirande, dit sir Henry avec effusion, que je suis donc content que vous soyez venu avec votre ami Leverdier. Voyant