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POUR LA PATRIE

sons le Salve Regina pour demander la conversion d’un ami qui m’est bien cher.

Puis ils sonnent à la porte d’une fastueuse maison dont les larges fenêtres laissent échapper sur la neige des flots de lumière.

— Qui est cet ami dont tu demandes la conversion ? demande Leverdier en attendant qu’on ouvre la porte.

— C’est George Vaughan, l’un des députés de Toronto à la chambre fédérale. Nous allons le rencontrer ce soir, sans doute. C’est une âme naturellement droite et belle ; mais malheureusement il n’a pas la foi.

— Il croit au moins en Dieu ?

— Non, il ne semble croire en rien du tout en dehors et au-dessus de cette vie.

— C’est un monstre alors !

— C’est un malheureux, plutôt. Encore une fois, son âme est naturellement belle. Prions pour que Dieu lui accorde le don inestimable de la foi.

À ce moment la porte s’ouvre. Un laquais les aide à se débarrasser de leurs paletots ; un autre les conduit au salon où sont déjà réunies les sommités de la politique canadienne. L’immense pièce est inondée d’une clarté