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POUR LA PATRIE

le succès ! — par succès j’entends le retour pratique du monde au christianisme — viendra-t-il jamais ? Je ne le crois pas. Il me semble que ce superbe édifice qu’on nomme la civilisation moderne, n’ayant pas pour base Celui qui est l’unique fondement, doit s’effondrer dans une barbarie pire que celle qui détruisit l’orgueilleux empire romain… Je lutte parce qu’il faut lutter, et non pas parce que j’ai quelque espoir de voir le moindre succès en ce monde… Le grand succès sera dans la Vallée de Josaphat.

— Sans doute, répliqua Lamirande, il ne faut pas travailler uniquement pour le succès en ce monde. Il faut accepter d’avance tous les insuccès qu’il plaira à Dieu de nous envoyer. Mais il est permis de lutter avec espoir de réussir, même ici bas ; il est permis de souhaiter que Dieu daigne féconder nos efforts et exaucer nos prières, non pas pour que nous en éprouvions une jouissance personnelle, mais pour que notre pays soit sauvé de la ruine universelle. Tout s’abîme dans la barbarie maçonnique, pire que celle d’Attila et de Genséric, c’est vrai ; mais qui nous dit que Dieu ne voudra pas épargner ce petit coin du monde