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POUR LA PATRIE

pensent, disent et se proposent de faire. Nous avons besoin de le savoir pour les combattre plus efficacement.

— Mon cher Lamirande, je commence à croire que ton préservatif contre les excès de table est le seul remède qui vaille quelque chose contre le mal politique qui nous ronge. Tes discours et mes articles sont magnifiques, je veux bien le croire, mais il faut avouer qu’ils n’ont pas un succès éclatant. Si nous serrions nos discours et nos articles, et si nous sortions nos chapelets !

— Oui, sortons nos chapelets, prions davantage, mais luttons ferme, en même temps, luttons jusqu’au bout, luttons même contre tout espoir humain. Quand nous aurons fait notre petit possible et que nous l’aurons fait de notre mieux ; quand nous aurons prié de toutes nos forces, écrit de toutes nos forces, parlé de toutes nos forces, le bon Dieu ne demandera pas davantage et fera le reste.

— Tu parles d’or, mon cher député, répliqua le journaliste. Dieu m’est témoin que je ne veux pas renoncer à la lutte. Je voulais dire seulement que le succès sera accordé plutôt à nos prières qu’à nos travaux. Du reste,