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POUR LA PATRIE

domestique. Si je fais un peu de bien à mes semblables, se disait-il, n’en suis-je pas amplement récompensé dès cette vie ? et s’il faut souffrir pour mériter le ciel, que deviendrai-je, ô mon Dieu ! Cependant, il ne demandait pas d’épreuves, croyant humblement que le ciel ne lui en envoyait pas à cause de sa faiblesse.

Quelques années avant l’époque où s’ouvre notre récit, il était entré dans la vie politique, par pur dévouement, pour mieux servir l’Église et la Patrie. La pensée d’arriver par ce moyen aux honneurs ne lui vint seulement pas à l’esprit. Et pourtant il aurait pu légitimement aspirer aux premières places, car il était doué d’une intelligence supérieure, d’une éloquence peu ordinaire, d’un extérieur agréable, d’un caractère sympathique. Mais il avait remarqué que ceux qui recherchent les grandes charges de l’État n’en font pas toujours, une fois qu’ils les ont obtenues, un usage utile au pays ; et craignant de faire comme tant d’autres, il se contenta de son titre de simple député au parlement fédéral.

Son ami, Paul Leverdier, avec son aide, avait enfin réussi à fonder un journal libre de toute attache de parti : la Nouvelle-France.

Revenons maintenant à l’année 1945.